Jon Kabat-Zinn*

Fondée sur des pratiques ancestrales  la “méditation de pleine conscience” a été l’objet d’une observation scientifique accrue depuis ces vingt dernières années. Pendant cette période, nombreux sont les scientifiques qui ont noté l’efficacité de la méditation sur les effets du stress et sur la souffrance physique et mentale. Et c’est l’un d’entre eux, Jon Kabat-Zinn* qui est l’initiateur et le promoteur de son développement au niveau international.

Méditer ce n’est pas “ne penser à rien” ni “faire le vide”, c’est accueillir et laisser passer ses pensées sans s'attacher à aucune et focaliser pleinement son attention sur le moment présent. Vous êtes complètement attentif à ce que vous êtes en train de vivre dans votre corps, dans votre esprit, dans le monde qui vous entoure, à l’instant présent, sans jugement.

Il s’agit d’être conscient, curieux, observateur neutre, bienveillant, dans l’ici et maintenant.

Méditer permet d'échapper à la préoccupation du futur anxiogène ou du passé associé à des souvenirs douloureux, de réguler les émotions et de réduire le stress.

Le souffle est une de ses composantes essentielles : poser sa respiration aide à apaiser le mental et à se connecter plus facilement au moment présent.

Concrètement, les exercices consistent à maintenir l'attention sur le corps (une sensation, une émotion) ou à l'élargir à tout ce qui entoure le pratiquant (sons, odeurs, toucher…).

* Jon Kabat-Zinn, né le 5 juin 1944, est un professeur émérite de médecine. Il a fondé et il dirige la Clinique de Réduction du Stress (Stress Reduction Clinic) et le centre pour la pleine conscience en médecine (Center for Mindfulness in Medicine, Health Care, and Society) de l’université médicale du Massachusetts. Il enseigne la « méditation de pleine conscience » (mindfulness meditation) comme une technique destinée à aider les gens à surmonter leur stress, leur anxiété, leur douleur et leur maladie.

Une des caractéristiques les plus étonnantes du cerveau est sa plasticité, c'est-à-dire le fait qu’il évolue de la naissance jusqu'à la mort de l'être humain. La neuroplasticité chez les adultes est une découverte récente. Auparavant, les scientifiques pensaient que le cerveau était donné à la naissance, qu’un adulte ne créait aucun nouveau neurone et que les capacités du cerveau déclinaient à partir d’un certain âge. Puis l’on a découvert que, lors de l’apprentissage à l’âge adulte, des nouveaux neurones apparaissaient dans l’hippocampe.

Cette plasticité du cerveau permet de créer de nouveaux neurones et d’améliorer la communication entre eux à chaque nouvel apprentissage qu’il soit académique, créatif ou moteur.

Avec la pleine présence il s’agit de prendre conscience de ses pensées et émotions, de voir qu’elles ne sont que des processus mentaux et de prendre du recul par rapport à elles.  L’objectif est de se concentrer sur le présent, de s’ancrer dans le corps, de ne pas s’identifier à ses pensées et ses émotions, de prendre du recul et d’améliorer son attention. Cela évite donc ce qu’Antoine Lutz* appelle le “vagabondage de l’esprit” associé à des émotions négatives, c'est-à-dire le fait de trop ressasser le passé ou de se projeter excessivement dans le futur, qui représenterait selon lui 30 à 40% de l’activité mentale quotidienne. Ainsi, une personne ayant été atteinte de dépression qui médite régulièrement voit son risque de rechute de la dépression diminuer, de manière similaire à la prise d'anti-dépresseurs.

La pratique soutenue de la méditation opère un changement sur la structure du cerveau, ainsi elle permet d’améliorer autant la santé mentale que physique. Elle réduit le stress, qui peut provoquer des changements épigénétiques (c'est-à-dire sur l’expression des gènes) après la naissance.

En effet, le vieillissement cellulaire, accéléré par le stress chronique, se mesure par la taille des télomères (extrémités des chromosomes, synthétisés aux cours de la vie) lors de la division cellulaire : le stress provoque leur raccourcissement et la pratique de la méditation, réduisant le stress, leur rend leur taille d’origine.

Des changements directs sur le corps peuvent également s’opérer : il a été observé qu’après la pratique soutenue de la méditation, une inflammation locale avait diminué.

Si vous méditez, il est prouvé que vous ferez du bien autant à votre corps qu'à votre esprit !

Il existe de nombreux moments dans la journée où nous sommes en pilotage automatique, inconscient de ce qui se passe en nous. Le fait de prendre ce temps de pause pour se reconnecter avec nous-même peut être très révélateur…

Nous découvrirons peut-être que nos épaules sont tendues, nos mâchoires serrées ou que notre corps est douloureux, que nous sommes fatigués, que nous avons besoin d’une pause.

Être attentif à soi, s’observer sans jugement, permet de mieux se connaître, de s’accepter, d’avoir de meilleures relations avec soi, avec les autres et d’être en bonne santé. 

Plus de 60 000 pensées nous traversent chaque jour. Et la mauvaise nouvelle c’est que 95 % d’entre-elles seraient identiques à la veille, pire, 80 % seraient négatives.  En psychologie, il est démontré qu’une pensée dont on a pris conscience a moins d’impact sur nous qu’une pensée automatique que l’on n’aurait ni reconnue ni nommée.

Avec la méditation on apprend à accueillir ses pensées, les écouter, les laisser filer sans jugement, à stopper les ruminations et à revenir dans le présent.

Quand nous méditons, nous synchronisons corps et esprit et, ce faisant, nous activons le système nerveux parasympathique qui diffuse dans notre corps toutes les hormones de la détente. En quelques minutes, nous pouvons réduire nettement le niveau d’hormones du stress dans notre organisme et retrouver un calme mental et physique.

• Prendre du recul et réduire le stress de manière significative
• Lâcher-prise pour mieux gérer ses émotions
• Apaiser les pensées négatives afin d’être plus positif dans son quotidien
• Améliorer la concentration, l'empathie, l'intelligence émotionnelle, la créativité et la confiance en soi
• Renforcer son discernement dans la prise de décision
• Être dans la bienveillance avec soi et avoir de meilleures relations avec les autres
• Agir positivement sur l’anxiété, l’insomnie, les migraines, les maladies inflammatoires